Post detail : Je débute, acte 5 : voler sans vent !
Je débute, acte 5 : voler sans vent !
On continue avec les aventures de notre Hervé préféré
On continue avec les aventures de notre Hervé préféré :) Encore une fois, il nous envoie un compte rendu très détaillé de ses sensations pour les partager avec vous tous.
"
Ce lundi 27 mars 2017 est une véritable journée d'été ; les cigales ne chantent pas encore certes, mais malgré l'absence de vent, je tente ma chance depuis le spot de St. Georges de Didonne en Charente Maritime. C'est une conche d'un nautique de large qui jouxte celle plus connue de Royan et qui ouvre sur l'estuaire de la Gironde.
Donc, coup de sueur pour le départ. Devant jouer avec la marée particulièrement puissante (coefficient de 96), il me faut porter le matériel sur une bonne distance pour pouvoir prétendre à déborder un plateau rocheux qui borde la zone de start en toute sécurité.
Le Tiny 110 litres est sympa car même dans un micro souffle asthmatique, je parviens à virer de bord sans chuter avec ma 7.3 de race. L'importance du flotteur saute donc aux yeux ! Mais c'est toutefois une véritable torture ; la « vitesse » scotche à 3-4 kts... Désespoir ?
Non, comme vous le savez, je pratique depuis quelques années le grand raid en formula sur cette partie de l'estuaire. Le salut se trouve 500 m devant moi... Au fur et à mesure que je me rapproche de la ligne de courant, je perçois de plus en plus de remous et une ondulation douce et puissante levée par le fort courant montant. A cette heure de demi marée, le courant est optimal et peut atteindre 4 à 5 kts. J'ai déjà réalisé des mesures GPS ; c'est d'ailleurs légèrement supérieur aux valeurs données par le SHOM dans les documents nautiques.
Comme on peut le voir sur la vidéo, je lance un vigoureux pumping juste à l'entrée dans ce satané courant en annonçant de surcroît une petite risée. Et le miracle s'opère ; car c'est un véritable miracle ! Le vent réel doit être de l'ordre de quelques nœuds ; le plan d'eau est absolument lisse. On ne voit comme sur la vidéo que l'ondulation dûe au courant et juste quelques rides bien timides liées au tout petit air...
Et grâce à cette aile XLW de Horue, le décollage s'effectue dans une douceur difficile à décrire. On a le sentiment d'être porté par de douces sirènes ; j'hallucine ou c'est la chaleur ? Voyez la vidéo, ça vole du feu de Dieu et pratiquement sans vent !!! Je n'ai jamais vécu une telle performance en l'absence d'air, en l'absence d'effort physique, en l'absence de bruit ; juste le chuintement du mât qui lève derrière moi un petit jet à la mode Manneken-Pis !
Retour sur terre ; il faut à présent piloter le cap retour car à une vitesse moyenne d'une douzaine de nœuds, 4 ou 5 nœuds par le travers jouent un rôle essentiel et c'est donc une main sur le wish et un œil sur le GPS que je rentre en jouant des appuis pour corriger la trajectoire ; toujours en douceur et dans le bonheur !
"