PATRICK FOIL+ 2021

Prise en main

Dès la prise en main, la voile est lourde dans les mains et les premières manœuvres le confirment. C’est une voile physique, avec beaucoup d’inertie dans le haut. Les manœuvres nécessitent beaucoup d’énergie.

Passage des cambers

Sur cette voile neuve, le passage des cambers était également laborieux. La partie arrière profil tourne mais les cam et le profil avant restent à contre. Contrairement à certaines voiles ou les cambers semblent « bloqués », ils tournent facilement autour du mat sur la Patrick, mais le creux de la voile demande un grand coup de rein pour passer le « point dur ». Lors des jibes en l’air, cela peut vite devenir un calvaire pour celui qui n’a pas la force de faire claquer la voile. Si on n’a pas la tonicité au bon moment, ça se finit souvent pas un posé. Comme souvent, c'es un élément qui évolue sur les voiles au bout de quaues navigation, mais on part ici de loin.

Pumping

Au pumping, la Foil+ est relativement efficace mais là encore, nécessite beaucoup d’énergie. Le haut de la voile offre une réponse assez lente et souple. Le pumping doit donc être plus lent par exemple qu’avec la Severne ou la NeilPryde. Elle était gréée sur le 490 lors de ce test (mat préconisé par la marque), mais certains coureurs la gréent en 530 pour gagner en nervosité. 

Navigation

Une fois lancée, la voile est un rail ! On passe dans les rafales sans quasi rien sentir. La pénétration dans l’air est tout à fait exceptionnelle, unique en tout cas dans ce que l’on a pu tester actuellement en voile de foil. Le corps de la voile semble indéformable avec un creux excessivement bien bloqué. C'est une véritable plaque ! Elle offre également une très bonne stabilisation du foil car rien ne bouge là haut.

Au près dans les rafales, on a des accélérations très franches. Par contre, c’est une voile qui a besoin de vent et qui s’exprime plutôt à haut régime. Vous me direz que la 8m est une voile dédié aux conditions soutenues pour les coureurs, puisqu'ils utilisent 9 ou 10m dans le light. Encore une fois, on cerne bien la cible de la voile. 

Dans les molles, elle est moins efficace que la moyenne, et sa lourdeur ne joue pas en sa faveur. En plus, comme le corps de la voile est très raide, on a du mal à ressentir les choses. C’est un peu la même chose aux allures très abattues  : avec le vent-vitesse qui chute, on a plus de mal que la moyenne à sentir la puissance dans la voile, et par conséquent à trouver l’angle de descente optimum (celui qui permet de descendre le plus ouvert possible sans pour autant perdre le vol).

Bilan

Au final, la Foil+ est une voile de foil race pure et dure, clairement destiné à des athlètes qui acceptent un gros engagement physique. Contrairement à une voile comme la HG4 testée il y a queqlues jours, la Foil+ ne conviendra pas à des amateurs éclairés. En contre partie, elle semble capable de délivrer des performances assez impressionnantes, à condition d’être toujours à haut régime.  Cela veut aussi dire que dans des conditions 8-15knt, c’est bien la 9m qu’il faudra utiliser, avec l’engagement encore supérieur qui va avec.